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Installation
Flowing, sounds, memories, reflections, names, words, harvest for a landscape of water
in collaboration with Amaury Bourget et Philippe Brioude
Conceived
as a progressive installation for the wash house of the centre, she
announces a series of interventions during 2011 in the city arround the
Grande Maine river.
November 30th - December 10th 2010, 1th exhibition opened to the public, Les Herbiers, Vendée, France
Description
Materials recycled sheets, cotton, waste of the river, water, horticultural conduit, pumps, sound recording, adhesives letterings.
Device of flowing water Sound device
Piles of sheets with embroideries of forenames
Waste displayed on the perimetre of the basin
Writings glued on windows
Size
30 m of length maxi on 15 m of broad maxi and about 5 m of top
Collaboration
Cultural
Service, Town planning service, Technical Services of the City Les
Herbiers, the "Atlantic Relay" in Saint-Herblain, the embroiderers:
Liliane, Marie-France, Marie-jo, Marie-Thérèse, Jeannette, Françoise,
Véronique, Marie-Pierre, and Francette Martin from Crysalid shop.
Commentary
Le thème
Chacune
des réalisations artistiques de Gilles BRUNI cherche à faire sens en
s’appuyant pour cela sur un sujet propre au territoire qui l’accueille
dépassant ainsi la seule recherche esthétique. Par son travail, ses
recherches, son regard, l’artiste entreprend donc d’aborder un sujet
qui concerne le visiteur, le rendant ainsi non seulement réceptif à
l’installation mais aussi participatif. Dès ses premiers contacts
avec Les Herbiers, Gilles BRUNI fut intrigué par la rivière qui coule
au centre de la ville, ce petit cours d’eau discret, parfois invisible
qand il est canalisé sous le bitume, parfois au contraire plus ample et
plus vif. Cette rivière qui la plupart du temps n’apparaît pas sur des
cartes touristiques. Le projet d’aménagement des bords de la rivière
initié par
la Mairie
vint lui confirmer que le cours d’eau semblait se rappeler depuis
quelque temps au bon souvenir de la population herbretaise.
Le lieu
Le choix du Lavoir pour une première intervention sur ce thème permet
au travail de l’artiste de se poser au cœur de la ville, dans un lieu
que les Herbretais apprécient autant pour son architecture que, bien
sûr, pour son utilisation passée. Gilles Bruni eut très tôt l’envie de
jouer avec ce cadre vitré qui entoure le bassin, qui le coupe du
déambulatoire, nous sépare de lui, et lui donne l’allure d’un grand
aquarium.
L’installation
Gilles Bruni a retranscrit sur les vitres du bassin les lieux des
Herbiers, certaines rues, évoquant la présence de l’eau. De la même
manière, il a relaté certains témoignages que des gens des Herbiers lui
ont livrés lors, notamment, d’une balade avec la population le long de
la rivière, en septembre dernier.
Les piles de draps posées sur le sol évoquent bien sûr la vocation
première du lavoir. Les broderies ravivent les prénoms des femmes qui
se rassemblaient pour y laver le linge. Leurs prénoms brodés à l’envers
se lisent dans le reflet des vitres. Les draps eux aussi se reflètent
dans le verre et semblent même passer de l’autre côté de la vitre, sur
la margelle du bassin, « comme autant de doubles » nous dit Gilles Bruni.
Les objets qui reposent sur les bords du bassin sont issus d’une
récolte que l’artiste a effectuée dans la rivière : ils sont
donc des révélateurs, des indices d’un cours d’eau malmené. Les reflets
des piles de draps se confondent avec ces débris qui leur font face
instaurant ainsi des combinaisons possibles de contraires : propreté (les draps) et saleté (les débris), passé (l’utilisation du lavoir) et présent (la
rivière actuellement non respectée)... Les fantômes des draps
recouvrant les déchets issus du cours d’eau semblent échanger avec eux
– et donc avec l’eau de la rivière - un peu de leur blancheur, un peu
de leur pureté, à moins que, d’une manière plus inquiétante, ce ne soit
l’inverse ? Les gouttes d’eau qui coulent du toit du lavoir
ruissellent, apportant à l’installation un aspect méditatif voire
oriental. Le bassin accueille l’eau comme un impluvium. Les gouttes
viennent rythmer la vision que nous avons des autres baies du lavoir et
notre lecture des noms de rues, de lieux, des témoignages des
habitants. Elles se multiplient dans le jeu des reflets qu’instaurent
les baies vitrées. Peut-être elles aussi cherchent-elles à purifier le
cours d’eau ?
Enfin le travail d’Amaury Bourget et de Philippe Brioude renforce la
présence de l’eau. Leur pièce sonore accompagne le visiteur dans sa
déambulation .... Parfois calmes, en accord avec l'ambiance paisible du
lieu, et parfois plus tumultueux, en décalage avec le rythme et la
densité des gouttes, ces différents temps sonores évoquent ainsi les
caprices de la nature et tout particulièrement ceux de l'eau. La vie
d'une rivière, pas toujours domptée. L'ambiance qui
se dégage de ces différents dispositifs de l'installation berce le
visiteur et l’immerge littéralement dans cette évocation poétique du
cours d'eau, entre géographie imaginaire et mémoires collectives des
lieux et de leurs usages. Pour les artistes cette installation se
veut comme un essai, elle reste ouverte, une proposition qu’ils
pourront faire évoluer avec leurs réflexions...
David Rautureau, novembre 2010
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