En
visitant le site, nous découvrons un saule blanc, cassé en deux, tombé
contre un robinier. La partie coupée, couchée sur le sol, a pris racine
en plusieurs endroits, permettant l’apparition de nouvelles pousses.
Celles-ci dessinent un rideau végétal, certaines allant jusqu’à toucher
la frondaison d’un noisetier.
Ce saule se trouve au
centre d’un espace circulaire et clair, baigné de lumière, à proximité
de noisetiers, et de nombreux robiniers, hauts et élancés, au feuillage
léger d’une couleur claire vert-jaune.
La perception
du lieu, l’allure du saule, son emplacement et sa forme serpentine,
motivent notre désir de travailler ici, pour donner à voir une
situation perçue comme puissante, emprunte de tensions et de contrastes.
Notre
manière d’appréhender le site est en elle-même narrative, avant tout
par le récit que nous nous inventons : La relation singulière
entre ce saule et ce robinier, peut être perçue comme un concentré
d’événements devenant une énigme à résoudre.
Nous
suivons alors les mouvements du saule et éclaircissons des branches et
le sol, pour progressivement dessiner des liaisons en forme d’arche ou
de seuil. L’installation accompagne la course de l’arbre, suit sa
croissance et invite à en saisir le parcours.
Gilles Bruni et Galaad Prigent
Pordenone, mai 2010