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La maison des aulnesBruni/Babarit
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Installations
C’est
à l’occasion de l’élaboration du futur plan de gestion du site naturel
de Beauport-Kérarzic que l’AGRAB-Abbaye de Beauport a convié Gilles
bruni pour une résidence de 20 mois.
Ce projet est né de l’envie de voir un artiste partir des données
techniques produites par un plan de gestion pour révéler un autre
Beauport caché dans les plis de nos histoires humaines et d’y explorer
la place des autres êtres vivants. Les récits que Gilles Bruni compose
ces dernières années présentent aussi la faculté de revisiter et
réenchanter notre relation avec notre environnement et la nature
ordinaire.
Ce projet au long cours s’inscrit dans le projet culturel développé
depuis 2016 à Beauport. La création artistique y trouve une structure
d’accueil et d’aide à la production pour des projets permettant le
partage de la sensibilité des lieux et le questionnement du rapport de
l’homme à la nature dans son histoire et ses enjeux actuels.
Présentation lors des Nuits de forêts, vendredi 17, samedi 18 et dimanche 20 juin 2022.
L'abbaye de Beauport (Côte d'Armor)
https://abbayebeauport.com/
Repères
Situation : le bois de Beauport, 110 ha du domaine littoral de l'abbaye de Beauport, Kérity, commune de Paimpol.
Dates : résidence commencée en octobre 2020, terminée en juin 2022.
Matériaux
: branches mortes de conifères et de feuillus récoltées dans le bois,
arbres d'éclaircie prélevés dans le domaine, litière forestière et
feuilles mortes, divers éléments de récoltes collectives, mobilier
récupéré, crayons de bois et feutres, photographies et livrets des
récits des marches, laine de couleur variées, aiguilles de couture.
Dispositif : rencontres avec des habitants du coin, avec des marches dans le bois ; mise en ligne des récits sur un blog de l'abbaye
; installation résultant d'ateliers participatifs dans une batisse
inutilisée du conservatoir du littoral ; publications de récits
sous la forme de livrets inclus dans l'installation et une carte subjective offerte au public.
Marches performées « Dans le silence de nos mots, nous irons par les chemins », organisées lors des Nuits des forêts.
Dimensions de l’installation : jardinet d'environ 20x 15 m et salle d'environ 9 x 6 m et 2,30 m de hauteur.
Participation : Anne-Claire, Anne-Marie, Cathy, « Chantiers »
(Emma, Philippe, Lucas, Tony, Manon, Ilann), Christophe, David,
Grégoire, Jacques, Josette, Les 4 (Mirgil, Frédérique, Olivier), Lucie,
Malou, Martial, Pierrette et Michel, Thierry ; Michel et ses
« Pillow Lavas » ; Marie-Annick et p’tit Jean, éternels
enfants du bois…
Et le personnel de l'abbaye.
Carnet de bord du bois des rencontrés
Carte subjective Le bois des rencontrés
Commentaire
J'axe
aujourd’hui ma pratique et mes réflexions dans plusieurs directions, et
je n'hésite pas à faire intervenir d’autres disciplines : l’écologie,
l’ethnologie, l’histoire... Ce travail devient plus empirique, de
l’ordre de l’expérience, de la rencontre, en lien avec les populations
parmi lesquelles je travaille. Tout n’est pas défini par avance.
Je n’hésite pas à intervenir de manière plus diffuse lorsque les
échelles deviennent plus grandes. En 2017, j'ai mis en place, avec
l’association l’Esprit du Lieu, un protocole de travail me permettant
de construire le projet de résidence pour le lac de Grand-Lieu. J'ai eu
recours à différents médias pour appréhender cet espace sous différents
angles, au travers d’objets, de photographies, d’expositions locales,
d’une performance et de récits, sous la forme d’une publication, ainsi
qu’un film : Circum Lacustre.
C’est dans cette manière hybride qu’il faut appréhender ce que je développe à Beauport.
Une en-quête de terrain a commencé depuis décembre 2020... En découle
un carnet de bord qui a pris la forme d’un blog ; je l’ai mis en
place, avec la complicité de gens du coin, pour approcher les lieux,
des habitants, des usages, en photographiant, en faisant récit.
Et après ?... « Faire entrer la forêt » dans la
maison du 33, rue de Beauport, pour en donner une vision sensible, avec
nos approches successives, faites de traces et de récoltes, au fil de
nos marches… En les réinterprétant et en se les réappropriant
collectivement : sur les murs, au plafond et même dans le
jardinet. Ainsi prend forme Le bois des rencontrés.
Ambiance de sous-bois, un contraste consommé entre un jardinet de
maison, propre, fleuri, enherbé et le bois mort, partout sur le sol,
entassé, rangé, ou non, des cabanes... Amener le bois au 33, montrer
l’intrusion de ce qui est normalement ailleurs : le bois a traversé la
route. Il est tout proche, mais gardé à distance : le laisser
s’inviter. L’allée se fraie un passage, la porte, la maison.
Nos allées et venues ont fait entrer le bois dans la maison, on y fait
tannière ; il s’est mélé à l’intérieur - une pièce anciennement de vie
; le sol s’est fait litière, bruits de forêt sous nos pas, odeurs ;
notre ciel s’est couvert du feuillage bruissant de nos mots : le bois,
le bois/la mer, le bois, plein de nos souvenirs, le bois
printemps/hiver ; nos marches se sont déposées sur les murs, d’abord
fil de laine, faire chemin, tisser des liens, avec lui, avec les
autres, et des matières rapportées, déposées, mémoire insistante de cet
autre qui nous a marqué, imprégné...
Reste cette invitation à se laisser transporter par nos histoires, à donner l’envie du bois.
Gilles Bruni, juin 2022
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