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Liste complète des installations :

Pour un paysage d'eau Bancs Publics L'arbre tombé Des gains collatéraux Au bout du tunnel / Grotesque / Documentaire La Sablière dans la mangrove L'Embarcadère Conversation, par jours de pluie Le Cratère La Fontaine La friche Carbolux Le Camp de l'Ermitage La barque Longue-vue-la-Masure 14 bancs face à face Balance La maison des aulnes

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Bruni/Babarit



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Version anglaise
Installations

LA FRICHE CARBOLUX, entre désolation et renaissance, installer une coulée végétale et y charrier des déchets, une façon d'entrer dans le recyclage ambiant et de conjurer le mauvais sort

Installation évolutive réalisée dans le cadre d'une résidence d'artiste d'ArtoisComm, communauté d'agglomération de l'Artois
Commune de Gosnay, Pas-de-Calais, France


Repères

Dates : 2007-2008

Dimensions
Totalité du site pris en compte, environ 300 x 300 m - Coulée d’environ 160 m de long, et entre 2 et 4 0 m de large

Dispositifs années 1&2
Une coulée végétale recouverte de bois mort, de gaines de protection lapins et chevreuil,de bouteilles abandonnées et de cassons de brique et béton dans l’axe ouest-est de la friche Carbolux, entre Emmaüs Artois et l’ancienne Chartreuse des femmes de Gosnay. 7 panneaux recto-verso avec plan du site et vues centrifuges posés sur le pourtour Une mise en lumière de l’installation paysagère au moyen de lampes solaires, comme  façon de révéler des zones possibles de pollutions subsistantes après la dépollution de la friche Carbolux 2007- Exposition temporaire au n°10 de l’ancienne cité du Château des Dames, composée de 10 pierres (dont une exotique rapportée) ; 1 fagot de produits de la taille ; 13 pièces à conviction (11 arbustes, 1 fagot d’arbustes trouvés arrachés ou morts sur le site en juillet/août, 1 boule de ruban de chantier) ; 1 ensemble de photographies 30x45 cm et 50x75 cm. 2008- Exposition temporaire au rez-de-chaussée de la Porterie de l’ancienne cité du Château des Dames, reprenant l’exposition antérieure augmentée de nouveaux documents ; une performance poétique de Nathalie Blanc ; une installation sonore d’Amaury Bourget, un montage photographique de Medhi Hanai

Matériaux
Cassons de l’entreprise Vibromat (production pour le BTP) à Noyelles-les-Vermelles et des Cheminées Philippe à Béthune ; Gravats de la déchetterie de Béthune, via la sablière STB en face du site de la Chartreuse  ; bois mort (arbustes et branches) de la plantation d’EPF sur le terril plat ; gaines de protection lapins et chevreuils sur ladite plantation ; bouteilles abandonnées dans ladite plantation ; Plantation en 2007 d’environ 850 arbustes provenant des pépinières de l’Haendries : Buddléia, argousiers, oliviers de Bohème, bouleaux verruqueux, saules marsault, genêts à balais, ajoncs, prunelliers, églantiers, cornouillers mâles et sanguins, viornes lantane et obier, fusains d'Europe ; en 2008, par le CEDATRA de Ruitz avec environ 230 arbustes en complément de la précédente, introduisant entre autre de l’aulne, du sureau noir, du saule commun et du troëne

Collaborations années 1 & 2
Arnaud Sergent, Graphiste ; Arnaud Debève, scénographie de la première exposition ; Didier et Natacha Gaujon, Christophe Blondeel, Sebastien Coppin, Anita Faille, Samuel Gaujon et Didier Noël de l’Association Ça gère ! ; Hélène, Sandra et Armelle, stagiaires au CAUE 62 ; les élèves et les enseignants de l’école primaire de Gosnay ; Hervé, Jérôme et Romuald, Yves, Laurent et Pascal de TTS ; Le CEDATRA de Ruitz avec Eric et son équipe ; Rogier Potier ; Teddy et Philippe de la Sablière de STB ; les services transport des déchets d’Artois Comm. ; Olivier Pecqueur du SIG d’Artois Comm. ; Michel Abdellah, éco-garde d’Artois Comm. ; Jacques Barbier, menuisier ; SEP pour les contre-collages des documents sur les panneaux et AGELIA pour le tirage des documents ; le club d’histoire de Beuvry pour le prêt des encadrements ; Alain Aubry, Philippe Jourdon et Clément Bruni pour l'aide à la réalisation des lampes solaires ; Michel Georgieff, architecte paysagiste ; Nathalie Blanc, sociologue et artiste ; Amaury Bourget, artiste installateur sonore ; Medhi Hanaï, photographe et preneur de sons ; « La Pomme à tout faire » et Anne Giraud, critique d’art


Edition


À l’occasion des Journées européennes du Patrimoine 2008, placées sous le thème « Patrimoine et création » et dans le cadre de la 4ème édition de la Fête de la Chartreuse des Dames, à Gosnay, l’artiste paysagiste Gilles Bruni présente le fruit de deux années de résidence.Depuis 2007, à l’invitation de la Communauté d’agglomération Artois Comm., celui-ci s’investit dans une démarche artistique interprétative menée sur le territoire de l’ancienne friche industrielle Carbolux. Inscrite dans un vaste programme de réhabilitation et de requalification du site en déshérence, la présence de l’artiste ouvre la voie à une nouvelle occupation des sols. En éclaireur avisé, Gilles Bruni inaugure une exploration respectueuse des lieux qui s’établit sur la compréhension de l’histoire intime du site et aboutit à une proposition plastique énergisante. Organisées autour de recherches géologiques, anthropologiques et techniques, les prospections éparses de l’artiste, relayées par des partenaires associatifs, professionnels ou amateurs, lui permettent de fédérer progressivement une flotte d’interventions homogènes qui donnera forme à l’oeuvre d’art. Deux espaces complémentaires permettent d’appréhender les ressources constitutives du processus créatif : l’installation paysagère elle-même et l’exposition à La Chartreuse. La première, déployée sur le sol de l’ancienne cokerie, aujourd’hui dépollué, fonctionne comme un réseau hydrographique enrichis de déchets avoisinants. La seconde, présentée au rez-de-chaussée de La Porterie, établit un relevé topographique de la résidence et de ses alliances. L’aspect inhospitalier du site, déserté et enclavé, résultat d’une activité industrielle interrompue et partiellement requalifiée, le maintient dans une forme peu attractive et à plusieurs égards hostile. Le lit de la friche, esquivé par la plupart des pratiquants, devient l’axe sur lequel l’artiste intervient et revendique un droit d’ingérence. Cette recolonisation végétale choisit de drainer un flot de matériaux autochtones et indigènes en emportant dans ses filets bienfaiteurs quelques éléments nocifs, résidus d’activités polluantes. Ainsi, le nombre et la croissance des 850 arbustes plantés, leurs tuteurs et gaines de protection, le rapatriement de nombreux cassons, bouteilles vagabondes et l’accumulation d’entrelacs de branchages, tout concourt à imposer progressivement la présence physique de l’oeuvre. Consolidée à la base par des piètements minéraux, l’installation se fortifie et résiste aux attaques du milieu. Elle s’étoffe puis se redresse comme on relève la tête après la résilience. Ce mouvement, fondu dans un processus global de recyclage, assainit et adoucit la friche Carbolux, traumatisée sur le plan de l’écologie et de la mémoire collective. Les indices du préjudice physique et moral sont consignés dans l’exposition de La Porterie. La première salle présente l’investigation menée au coeur du site pour en révéler les mystères. L’artiste y croise les informations issues de témoignages variés pour reconstituer méthodiquement le réseau d’influence et les fréquentations relevées sur le site. Dans le sillon de ces enquêtes, le couloir et le seconde salle d’exposition accueillent les interprétations photographiques, sonores et poétiques réalisées par le portraitiste Medhi Hanaï, le compositeur Amaury Bourget et la poétesse Nathalie Blanc. Des éléments jugés significatifs, fragments d’expression de personnalités anonymes ou de collaborateurs directs de l’artiste, sont mixés et réimplantés dans le système vertueux de l’installation paysagère. Régénérer de l’intérieur, la friche retrouve ainsi les prémisses d’une affectation saine, assumée et confiante ; un peu à l’image de la constellation féerique produite par la floraison nocturne de 150 lampes solaires. À la veille de l’équinoxe d’automne, cet ultime rééquilibrage énergétique fonctionne comme une métaphore possible du renouveau, une sorte d’allumage des feux, célébré à la Fête de La Chartreuse des Dames.


Texte de Anne Giraud
Chemin Faisant , Journal de la Chartreuse des Femmes à Gosnay, Septembre 2008 - n°3

Dans le cadre de la 4e édition de la Fête de la Chartreuse des Dames de Gosnay : les 19-20 et 21 septembre 2008

http://linfusoire.free.fr/bancspublics.htm

 
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Revue EspacesTemps.net , parution de l'article
gosnay, l'expérience artistique au goût d'inachevé
Nathalie Blanc, Amaury Bourget et  Gilles Bruni [ + Lire l'article ]