Accueil Installations Expositions Editions Projets Invitations Biographie Textes Liens Contact

- - - - - - - - - - - - - - -
Liste complète des installations :

Pour un paysage d'eau Bancs Publics L'arbre tombé Des gains collatéraux Au bout du tunnel / Grotesque / Documentaire La Sablière dans la mangrove L'Embarcadère Conversation, par jours de pluie Le Cratère La Fontaine La friche Carbolux Le Camp de l'Ermitage La barque Longue-vue-la-Masure 14 bancs face à face Balance La maison des aulnes

- - - - - - - - - - - - - - -
Bruni/Babarit



- - - - - - - - - - - - - - -
Version anglaise
Installations

L'Embarcadère, construire un canot et un abri dans l’attente de la marée


Sculpture Sackville '08

Cultural Capital of Canada 2008
Waterfowl Park/Parc de la Sauvagine, Sackville, New-Brunswick, Canada



Repères


Dates : 31 juillet -20 août 2008

Contexte : Dans le Waterfowl park, non loin de l’entrée principale, à la croisée du chemin menant à Clarence Street et d’un ancien passage dans le marais, orienté dans l’axe nord / nord est.
 
Un marais d’eau douce dominé par Typha latifolia et Typha angustifolia (Broad – leafed  Cattail  et Narrow – leafed Cattail) , accompagné de Sparganium americanum (Bur Reed), Sagittaria latifolia (Arrowhead), Lemna minor (Duck Weed), Carex (Various Grasses), Onoclea sensibilis (Sensitive Fern), Lythrum salicaria (Purple Loosestrife), Rumex orbisculatus (Water Dock), Onoclea struthiopteris (Ostrich Fern), Osmunda cinnamonea (Cinnamon Fern) ; et le long du chemin, Salix viminalis (Basket Willow), Betula pendula (Weeping Birch), Alnus intana (Speckled Alder), Impatiens capensis (Spotted Touch-Me-Not),  Heraculeum maximum (Cow Parsnip), Parthenocissus quinquefolia (Virginia Creeper), Acer negundo (Boxelder), Eupatoríum dubium (Joe Pye Weed (Spotted?)

Matériaux : Un saule des vanniers penché dans l’axe de l’ouverture au marais ; environ 60 jeunes bouleaux dont 24 jeunes bouleaux de 2 à 6 m de long pour l’abri, les autres pour la forme de canot ; banc ; graviers sur une épaisseur de 10 cm de l’embarcadère à l’abri ; 4 faisceaux de branches récupérés d’environ 10 m chacun ; bois d’œuvre : piliers et planches, 23 m de corde tressée ; fil de fer ; ficelle de sisal ; eau et végétaux du marais ; lemna minor (lentilles d’eau).

Dispositif : un abri en bouleau ; un embarcadère ; une forme bateau en bouleau ; un réhaussement en gravier de l’espace au sol contenu entre l’abri et l’embarcadère ; l’accompagnement du chemin de part et d’autre de l’installation sur environ 10 m et l’élargissement de la mare d’eau libre en forme de canal sur environ 35 m dans la végétation du marais.

Dimensions de l’in situ : Un triangle isocèle d’une base d’environ 22 m x environ 65 m pour chacun des autres côtés. Hauteur maxi : 8 m .

Collaboration : Virgil Hammock ( Sackville Town Councillor) ; Alexander ( Sandy ) Burnett ( Sackville Waterfowl Park ) ; Paul Bogaard (Plant identification, Sackville Waterfowl Park) ; Ernie Harper et Dwayne Filmore (Built dock, Parks and Recreation) ; Travis Estabrooks , Matthew Flemming et Jeff Beal (Summer student, City Works Dept.) ; Warren Maddox (Coordinator of Cultural Capitals) ; Amy Lynn Ellis (Assistant to Warren Maddox) ; George Woodburn (Town Engineer) ; Todd Cole (Parks and Recreation) ; Anna Williams (Assistant to Artists) ; Sandy Coutts Sutherland (Principal Assistant to the project) ; Kylan Estabrooks (Summer student - Tourism) ; Shamus Griffith (Volunteer) ; Brent Tower ( Gravel, City Works Dept.)


Commentaire

Le marais, omniprésent, est la matrice de ces lieux, l’origine de Sackville.
C’est en découvrant l’emplacement du port, la digue et l’ancien méandre de la rivière Tantramar que me sont venues les images de l’embarcadère et du bateau. Ensuite, l’histoire de ces lieux attachée à la domestication des marais et à la construction navale s’est connectée au parc. J’y ai trouvé là l’occasion de m’installer, au carrefour d’un chemin bordé de saules des vanniers qui accompagnèrent les premiers colons.

Un choix architectural m’a permis ensuite d’articuler ces fragments épars empruntés aux diverses strates d’occupations de ces terres marécageuses. J’ai pour cela accentué l’ouverture existante au marais, élargi le canal, installant ainsi le cadre paysager de ma thématique : un abri pouvant rappeler l’avant redressé un canot comme l’habitat de ses premiers occupants ; il intègre un saule-mât ou grue d’où un filin s’élance jusqu’à la proue de l’enclos-canot ; au sol, l’articulation de l’abri via la promenade-digue à l’embarcadère se transforme en esquisse de canot dans l’axe du canal.

Si l’œil suit et parcours à l’envie les éléments de ces transformations, l’installation reste volontairement un espace à vivre, à notre échelle, pour pouvoir y circuler, s’asseoir…

Ce dispositif est (finalement) une invitation à se laisser guider jusqu’au cours sinueux du canal qui s’enfonce dans le marais. A ce titre l’utilisation de la figure dynamique du triangle rythme l’installation et vient renforcer cette invite : se laisser embarquer… en attendant la marée.

Aussi l’image de l’embarcadère n’est pas simplement pour moi souvenir d’une construction navale passée. Le changement brutal du cours de la rivière qui mit fin à cette époque m’a rappelé combien nos façons d’habiter le monde restaient fragiles, soumises aux aléas climatiques. Ironie du sort, la montée des eaux attendue avec le changement climatique pourrait bien annoncer le retour des marées en ces lieux qui furent en  autrefois salés.

Gilles Bruni, août 2008, Sackville
 

[ + ]