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Installations
le linge, face au lac
Les Archers de la Nymphe
Jardin d'Arnaud et Nathalie de la Cotte
Saint-Lumine-de-Coutais, Loire-Atlantique, France
Repères
Date : Printemps
2003
Situation
: L'installation
de Longue-vue-la-masure dans le jardin de Nathalie et Arnaud de la Cotte
Dimensions
: 11 à 15 m
de large x 24 m de long.
Matériaux : Barque
provenant de l'installation de Paul-Armand Gette « de l'immobilité du
voyage » à l'Abbatiale de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, linge, piquets, corde,
pinces à linge, fauchage du site.
Paticipations
: Arnaud,
Nathalie, Noémie, Léobin et Bérénice de la Cotte ; le garage Beillevere de
Saint-Lumine pour le transport de la barque
Photographie
: Une image
préparée pour l'édition du bulletin n°1 des Archers de la Nymphe.
Un petit panneau pour Noémie de la Cotte : 60x80 cm
Commentaire
De quelques glissements
Lorsque
Arnaud D. m'a sollicité, je fus d’abord plutôt retors, tout à mon affaire
- l’installation menée à la Masure depuis quelques années face au lac n’est
toujours pas terminée. Manque de disponibilités certes… Mais l’insistance
d’Arnaud aidant, le projet fit son chemin… Et de ces glissements chers à Paul-Armand
Gette se sont produits : le jardin est devenu le théâtre de
spéculations où nous imaginions déjà quelques prodiges. Repensant à des étapes
antérieures de mon projet je proposais à Arnaud de ramener la barque qu’avait
utilisé P.-A. G. pour « de l'immobilité du voyage » à l’Abbatiale de
Saint Philbert. Cet emprunt signait mon adhésion au projet des « archers
de la nymphe ».
La barque
fût installée en vue de la maison, le lac en fond de scène. L’esquif
venait ainsi réactiver mon travail antérieur, l’enrichissant d’un premier
glissement.
Deuxième
glissement. A observer sans en avoir l’air la vie de la maison lors de mes
interventions. Je fus imprégné immanquablement par ces « marées »
dont j’étais le témoin ; les météores animaient parfois la scène, le lac
s’agitant à chaque coup de vent, les nuages, la pluie… A ce moment là, ma
mémoire associe curieusement Nathalie étendant son linge, les bras levés, les
tissus claquant au vent…
L’histoire
est simple ; le parallèle avec le séjour de P.-A. G. à Saint Philibert
aussi, Arnaud m’avait évoqué à plusieurs reprises l’épisode de la
teinture du drap destiné à habiller la nymphe.
Ce rapport
au linge me renvoie à la préparation de cette robe pour Fanny (toujours le
voyage immobile), la nymphe du moment…
Scénario pour
les draps des nymphes où comment on nous mène en barque…
Nathalie
transporte du linge, le dépose sur les travées de bois ou sur l’herbe, le pose
sur la barque, l’étend, le ramasse, le plie…
Les draps, manipulés, en bouchon, bien pliés ou au
vent, déclinent le travail de la blanchisseuse. Le paysage est champêtre. Le
lac laisse déjà la place aux herbes qui annoncent un changement d’état. Ces
draps disposés çà et là semblent nous conter un voyage improbable, abandonnés
sur le chemin avant d’écumer les herbes ou bien claquant au vent au-dessus de
la barque... L’air de rien, la blanchisseuse serait-elle une nymphe ?
Gilles Bruni, avril 2003
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