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Liste complète des installations :

Pour un paysage d'eau Bancs Publics L'arbre tombé Des gains collatéraux Au bout du tunnel / Grotesque / Documentaire La Sablière dans la mangrove L'Embarcadère Conversation, par jours de pluie Le Cratère La Fontaine La friche Carbolux Le Camp de l'Ermitage La barque Longue-vue-la-Masure 14 bancs face à face Balance La maison des aulnes

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Bruni/Babarit



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Version anglaise
Installations

Arrangement végétal 2, le laboratoire

Gilles Bruni accompagné d’Arnaud de la Cotte

Résidence d'artistes au Château départemental de Clisson

Avec l'actuelle prise en compte prise en compte de la fragilité de l'environnement et l'abandon de l'emploi d'herbicides. La végétation a retrouvé le chemin de la ruine. Prendant deux en résidence, Gilles Bruni accompagné d’Arnaud de la Cotte ont observé et accompagné cette flore et ces herbes si souvent nommées mauvaises. De leur laboratoire un arrangement végétal a émergé, subtil jeu de paysages composés de lignes, de couleurs, de vallées, de montagnes et de grottes.

Virginie Bourget, direction artistique

Expositions : 7 juillet au 13 octobre 2013, entrée libre

Finissage:  "grande soupe des récoltes", samedi 28 septembre 2013

http://arrangementvegetal.blogspot.fr/

Repères

Situation : dans un château médiéval en ruine, utilisé comme fabrique  dans le projet paysagiste de François-Frédéric Lemot au début du 19e siècle, des espaces du château deviennent le lieu d'interventions souvent discrêtes.

Dates : deuxième période réalisée entre févrierl 2013 et juillet 2013.

Matériaux : pierres, souches de mélèze, tiges d’osier, branches mortes récoltées de mélèze, fil de fer recuit.

Dispositif année 2: 10 stations : La ruine-de-Rome bis // La veduta 2 // Le paysage des Astéracées 2 // La bouche de l’ogre // Les plates-bandes bis // Les tables d’arases ou tables-jardins // La vallée des herbes 2 // La colline aux cairns bis // La tente-index ou la tente-index aux te(i)ntures // La plate-forme aux tuteurs : les étendards.

Dimensions de l’in situ : variables, non détermniées : installations réparties à l'intérieur du château.

Les membres du laboratoire
 
Virginie Bourget et l’équipe de la Garenne Lemot : les jardiniers, le personnel et les médiateurs du château - Amaury Bourget, artiste sonore - Laurence Caron, herboriste - Bruno Corneille et François Liorzou, enseignants du lycée Jules Rieffel - Guillaume Péron, David Picard et Marek Niel, Thibaut Rivallin, Noémie de la Cotte, assistants - Jean-Louis Vincendeau, historien de l'art des jardins - Laurence Neuveu, libraire - Yoann le Clair, graphiste - Nos proches : Liliane, Nathalie, Clément, Corentin, Léobin, Bérénice, Elsa, Laëtitia, Olivier, Emmanuelle, Gilbert, Johann, Léo, Anne, Louann, Luc, Michel, Alain, Pascale.

Commentaire

La liberté du jardinier
La figure de l’artiste en jardinier ou La liberté du jardinier

Conversation entre Gilles Bruni et Arnaud de la Cotte.

« L’arrangement végétal » est notre laboratoire, notre « zone d’expérimentation artistique ». Nous nous faisons artistes jardiniers, nous posons des actes : couper, arracher, récolter, désherber, gratter, entasser, brûler, sarcler, biner… Mais cela suffit-il à faire de nous des jardiniers à part entière ?
Le jardin que nous produisons dans le château est presque invisible. Il ne renvoie pas au jeu de conventions habituelles, il ne répond pas à un ordre préétabli. Produit d’une certaine perception de la nature et d’un certain laisser-aller, il s’insinue dans les lieux, se moule dans les espaces délaissés par les visiteurs, les bordures, les angles morts et les endroits interdits.

Notre travail s’inspire des tâches réalisées par les jardiniers, agents du Département. Eux seuls assurent véritablement l’entretien du monument. Ils veillent à réguler la présence de la plante et à éviter l’envahissement par la friche, afin d’assurer un niveau de propreté attendu par les visiteurs et garantir la protection des ruines sous l’œil vigilant du conservateur. Il est vrai que la plante est parfois l’ennemie de la pierre. Or, depuis quelques années, les nouvelles normes environnementales ont conduit à l’abandon de l’usage des herbicides. La végétation rudérale a rapidement repris ses droits et finalement, la présence de la plante est plus tolérée que comprise.

Peut-être pratiquons-nous le jardinage comme un art, « l’art de cultiver » ? Valoriser, laisser, délaisser, arranger… Nous jouons et détournons les techniques horticoles et agraires, nous flirtons avec une drôle d’ambiguïté qui nous fait parfois prendre la place des jardiniers officiels dans le regard des publics.

Pour nous, jardinage devient jeu. Amusement et rire ne sont jamais très loin. Jeu des formes et du langage, dans un rapport au plaisir de faire. La plantation de topinambours dans « la vallée aux herbes » devient « le lâcher des légumes ». Le semi de plantes sauvages sur « la colline aux cairns » devient «le lancer des bombes végétales », à la manière de Liz Christy qui utilisa cette technique dans les années 1970 quand elle créa à New York la green guerilla. Les saules mis en pots, emprisonnés au fond de leur cul de basse-fosse à l’aplomb du logis-porte, deviennent « les solopots ». Nous les avons enlevés puis relâchés dans la campagne clissonnaise où ils vivent désormais au bord d’un ruisseau, en toute liberté. Les tables deviennent « tables-jardins » ou « tables d’arases » dans la cour seigneuriale, raccourci par lequel des plantes habituées aux murs du château viendraient pousser ironiquement dans les assiettes des convives.

L’arrangement végétal renvoie inévitablement à la mémoire de François-Frédéric Lemot (1772 – 1827) qui transforma le château en  « fabrique ». Cet acte fondateur légitime en quelque sorte notre action d’artistes jardiniers.

Arnaud de la Cotte

 

[ + ] La vallée - 2013



[ + ] La plate-forme aux tuteurs : les étendards - 2013



[ + ] Tables-jardins - 2013



Publication DE Gilles Bruni et Arnaud de la Cotte,
accompagnés de Jean-Louis Vincendeau
EDITIONS Joca Seria
18,50 euros - 96 pages, format 24 x 17
+ Site de l'éditeur