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Installations & Performance
Juin 2023
Depuis l’été 2021, Labanque accompagne Gilles Bruni sur le territoire.
Il y développe des projets artistiques autour du cours d’eau la
Lacquette située au nord-ouest de la CABBALR depuis Estrée-Blanche
passant par Liettres, Blessy, Quernes et Witternesse. Ses intérêts
artistiques se sont concentrés sur le paysage, l’écologie du lieu, les
habitant·es et leurs histoires, ainsi que les différents usages de
l’eau.
Après deux ans de résidence sur le territoire à longer d’amont en aval
la Lacquette, Gilles Bruni a entrepris une démarche
d’artiste-colporteur : aller de lieu en lieu, repérer, récolter les
matériaux de la nature et les histoires racontées par les riverains…
comme des témoins de ses rencontres avec la rivière.
A l’occasion de la fin de résidence de Gilles Bruni, le public est convié à
participer aux « campements ». Il s’agit de huit rendez-vous publics, organisés d’Estrée Blanche à Witternesse. Chaque campement
est installé de façon éphémère, le long de la Lacquette. Conçu comme
une exposition en plein air, le campement est l’occasion de découvrir
tout ce que l’artiste a collecté (matériaux, histoires, etc.) et
d’échanger avec lui.
Présentation lors des Campements intinérants, sur 3 sites sur la commune d'Estrée-Blanche, 1 site à Quernes, 3 sites sur la commune de Witternesse, 1 site à Blessy, les 4 weekends de juin 2023.
Résidence hors les murs de Labanque, est un équipement culturel de la Communauté d’Agglomération de Béthune-Bruay, Artois Lys Romane.
Repères
Situation : au nord-ouest de la Communauté d'Agglomération de Béthune-Bruay, Artois Lys Romane.
Dates : résidence commencée en octobre 2021, terminée en juin 2023.
Dispositif
: sac à dos, tente Tarp, sièges de camping, petite table basse,
trolley, valise préparées, livre préparé de documents, nappe-carte en
tissus, pierres provenant d'une des sources, divers objets de récoltes
de la rivière mis en sachets, piquets de tene en noisettier, échelle de
corde, récipients divers, pompe à filrer, bouteilles, eau de la
rivière, morceaux de saule blanc, terre des sites, graines...
Au préalable : 3 ballades artistiques dans 3 communes, le 13 juillet 2022, le 8 octobre 2022 et le 6 mai 2023.
Dimensions de l’installation d'un campement : environ 20x 15 m, variable.
Carnet de la résidence d'En suivant la Lacquette
Fanzines téléchargeables sur le site de Labanque
Commentaire
Les
campements sont conçus comme une exposition de plein-air, où l’artiste
débarque en colporteur, déballant ses affaires, faisant étalage de son
rapport à la Lacquette.
L’artiste en colporteur arrive avec sa tenue et son matériel :
chapeau, chaussures de marche, veste dédiée… son sac à dos préparé et
sa besace en bandoulière, traînant ses affaires avec un trolley à deux
roues…
L’artiste-colporteur est un itinérant, il va de lieu en lieu...
Sur site, il dépose, déballe et installe : une sorte de tente
qu’il monte aussitôt, un ou plusieurs sièges de camping qu’il installe,
sans doute aussi une petite table passe pour y déposer des affaires,
dont une liasse de documents (des livrets préparés, assemblage de
documents, de croquis et de cartes qu’il a rassemblé)…
De son chariot-trolley, aura-t-il son coffre siège de pêcheur ?
Dans tous les cas, il déposera sur le sol un ou plusieurs coffres avec
des rangements contenant les affaires qu’il est venu nous présenter.
Par terre, il déroule une nappe aux allures de carte, il la déploie et
l’anime d’un geste tranquille avec des pierres qu’il a trouvé près de
la berge… Énumération des noms de villages traversés par la rivière et
ses affluents…
Non loin, il déroule deux bandeaux en tissus, des objets apparaissent,
insignifiants, témoins de rencontre avec la rivière lors de ses
arpentages, là une plume de canard, des plantes de berge, des
graines... ; il sort aussi de sa besace d’autres objets, plus
volumineux : une pierre, un morceau de bois, des matières
transportées par l’eau et déposées lors des crues… Petit à petit, le
sentiment que quelque chose de la rivière apparaît, de ce qui a été
déposé, par elle ou par les êtres qui fréquentent ses rives…
Le campement s’étoffe, l’artiste en colporteur se déplace, agit,
nourrit son exposition et finit par sortir de nouvelles choses, un
attirail un peu énigmatique au départ : seau, bouteilles, petits
récipients… Et, doucement, il s’en vers la berge, descend dans la
rivière, disparaît à la vue pour remonter un peu plus tard avec son
récipient plein d’eau. Il dépose, stocke puis redescend, gratte la
berge et ramène de la terre cette fois, près d’un morceau de bois qu’il
a rapproché…
Avec cette terre qu’il mouille il fait des boules qu’il dépose sur le
morceau de bois, y mêle des graines et s’en va gratter le sol un peu
plus loin, y transporte ses boules-de-terres-mêlées-de-graines,
et les enterre à moitié : l’artiste colporteur verse délicatement
de l’eau dessus...
On a le sentiment d’avoir peut-être affaire à un rituel tant les gestes
sont posés, et par l’attention aux choses qu’il manipule. Il devient
jardinier sous les bons auspices de la rivière...
Il s’essuie les mains et part rejoindre ses réserves d’eau, installe sa
pompe dans un seau, approche une bouteille et pompe, pompe… de l’eau
sort, s’écoule dans la bouteille en verre, limpide. L’eau de la
Lacquette, purifiée. Il s’en verse un verre et boit, lentement avec
délectation… reprend ses gestes et remplit d’autres
récipients…
Maintenant, il s’approche lentement des gens qui l’observaient faire,
leur tend un récipient dans lequel il verse un peu de cette eau de
Lacquette et les invite à boire ce breuvage devenu précieux. Certains
n’oseront pas, d’autres amusés ou curieux, oui.
A la fin, l’artiste colporteur s'éloigne, se dépose sur la berge et se laisse absorber par le courant… Juste être
là, disponible.
Gilles Bruni, juin 2023
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aal
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